Odyssée au Québec et IRL avec Argoth ;)

Salut à tous !

Après avoir raconté deux trois déplacements en Inde avec la rage, avec la grippe asiatique en Chine et mes déboires avec les passeports biométriques en Ambassade, je pensais que le Québec serait paisible.

Mais c ‘était sans compter « Air Canada »
En effet, durant ma correspondance via Toronto, ma valise en soute a été perdue.
Pas grave me dis-je, j’ai mon sac à dos avec un petit EDC et l’essentiel pour tenir la dizaine de jours professionnellement.

Mais à l’enregistrement pour le vol Toronto-Québec, le guichet post-immigration m’a demandé de faire un déclaration au service bagage, se trouvant juste avant. Seule contrepartie : laisser le sac à dos sur place car il est interdit de remonter des affaires plus haut dans la file, je passerai au détecteur. Mais pas de souci, « il sera bien envoyé à Québec ». Vu la petite trentaine de minutes dont je dispose pour tout faire, je ne réfléchis pas et vide mes poches dans ce sac, ne conservant que le passeport et mon téléphone portable, que l'on m'autorise finalement à passer.

Déclaration faite, je retourne fissa à la porte d'embarquement et monte à bord d'un petit bimoteur. Arrivée à 23h à l’aéroport de destination, à Québec : rien ne sort sur le tapis roulant !

Visite du service bagage :
- on a bien retrouvé votre valise, elle est à Toronto.
- mais votre sac à dos n’est pas dans notre système. « On va tout faire pour vous le retrouver, mais considérez-le comme perdu ».

Donc bilan : il est tard, je n’ai ni mon sac, ni mon EDC, ni mes cartes de crédit, ni de vêtements, ni mon PC, ni aucun document.
En gros, tout simplement en chemise/pantalon avec un passeport en poche…même pas de quoi payer un taxi.
Le trajet aéroport/hôtel est assez marrant, au travers d'un bout de forêt. J'ai fini le dernier km en stop avec une gentille personne.

Rétrospectivement à ce moment, si j’avais décidé d’abandonner ma valise sans faire de déclaration, j’aurais l’essentiel sur moi (sac à dos, EDC, papiers, CB).

Arrivée à l’hôtel non loin de là, le personnel est accueillant et conciliant, en acceptant de reporter le paiement. Je passe le premier et 2e jour sans mes affaires, mais à crédit sur le minibar et les produits de l’hôtel...ainsi que les propos rassurants de mes homologues sur place (procédure pour les CB versus la chance de les retrouver).

Anecdote, le lendemain, je suis contacté par l’hôtel car vraisemblablement j’aurais quitté la chambre sans payer.
Effectivement, laisser la chambre sans aucune affaire, aucune chaussette, valise ni brosse à dent pouvait laisser penser que j’avais déguerpi.

Petite astuce pour recharger son téléphone sans chargeur ad hoc ni adaptateur : la plupart des téléviseurs d’hotel ont une entrée USB, qui permet de charger à vitesse très lente durant la nuit.

Fin du 2e jour, miracle : on m’annonce que l’on a retrouvé un de mes bagages.
Je m’attends la mort dans l’âme à retrouver la valise - seul item enregistré-…. mais non ! Il s’agit du sac à dos sans étiquette ni code barre !

Chanceux comme tout, je peux m’acheter des habits, retrouver mon PC, mes papiers, etc.

L’ensemble m’a permis d’être présentable pour faire un tour du coin avec …. Argoth !  

C’était inespéré, mais notre ami québecois a fait un gros détour de son chemin pour organiser la première IRL Québec !

Au programme, petit tour du parc des Chutes de la Chaudière, vue de Québec depuis Lévis, dégustation de toutes sortes de bières à la Microbrasserie du coin, burger et ailerons de poulet au menu.

On a pas mal blablaté, mais n’avions pu continuer jusqu’aux aurores, chacun étant pris professionnellement le lendemain.
Mais cela ne nous a pas empêché de partager un très bon moment (amha, hein, si ça se trouve Argoth n’en pouvait plus ).

Les installations mises en place par Argoth sont loin devant ce que l’on peut imaginer dans nos contrées. Solaire, terrain, habitation, etc...Je ne peux que conseiller tous les émigrants d’aller lui rendre visite, il y aurait pas mal de place et toute l'infrastructure pour reconstruire un village autonome...

Ce n’est que partie remise, la prochaine fois qu’il passera en France, on pourra lui proposer un petit tour-opérator

La semaine se passe donc sans encombre avec le matos de base

Le retour sera cependant presque aussi croustillant que l’aller.

Départ de Québec sans nouvelles de ma valise.
Mon trajet passant par Montréal est programmé l’après midi, mais voyant le coup venir, j’arrive de bonne heure le matin à l'aéroport.

L’agent d’information me signale que de nombreux vols sont retards aujourd’hui et me propose de passer en «stand by ». C’est à dire que je serai autorisé à prendre n’importe quel premier vol pour Montréal pourvu qu’il reste une place libre.

Pourquoi pas ? Cela fait plus de temps pour la correspondance, et il y a presque un vol par heure.

De 10h à 15h, quasi toutes les heures, à chaque fois je me suis présenté à la porte d’embarquement, mais aucun tous les vols étaient complets.
Tant pis, cela arrive, et je prendrai le vol initialement prévu, quitte à urger à Montréal

Mais lorsque je me présente à la porte pour mon vol de 15h, avec le billet…..on m’apprend que celui-ci est tout bonnement annulé !

Je loupe donc la correspondance pour Francfort, et la dernière pour Strasbourg...

Les services arrivent à me trouver un vol transitant par Toronto, moyennant une dizaine d’heures d’attente là bas; aucun souci.

Avec ces dix heures (en fait neuf car l'avion est parti avec une heure de retard) à ne rien faire sinon rédiger mes brouillons en écoutant de la musique, j’en profite pour faire un tour au service bagage, histoire de voir s’ils n’auraient pas retrouvé une valise parmi les milliers perdues.
Après une file d'attente comptant une bonne cinquantaine de personnes dans la même panade que moi, je tombe sur un petit de morceau de madame ultra efficace.
Pour l’image, c’est le portrait craché de la grand mère Souza dans les Triplettes de Belleville.

Elle est sincèrement désolée pour moi car il y aurait eu un « bug » dans leur système qui a désindexé les bagages vis à vis des passagers. Sans le code barre originel de Lufthansa, on ne pourra rien retrouver.

Mais justement, je l’ai encore sous la main !
Très vite, tapotant à son clavier, elle relie tous les trajets réalisés par ma valise. " Elle se trouve à Dubaï."
Était-ce l'étiquette d’information en plastique venant de la Compagnie Emirates qui aurait suggéré le renvoi au moyen orient ?

Souza me congratule, j’ai été apparemment très chanceux de me présenter aujourd’hui car la valise allait sortir de leur index pour transiter sur une autre compagnie à l'autre bout du monde.

Elle sera alors réexpédiée à Toronto, puis suivie à Charles de Gaulle, et délivrée chez moi directement.

Ouf….

Bilan :

- J’ai déjà parlé d’un EDC spécialement prévu pour ne pas alourdir les contrôles aux douanes. Cela complique les choses car on enlève en général tout ce qui est coupant, tout ce qui fait du feu, etc. Cependant, si l’on a une correspondance qui est vraiment courte entre deux aéroports, le bagage en soute peut ne pas arriver, on se retrouve sans rien à part le bagage en cabine, hors mésaventure. J'imagine en situation de crise ou tendue avec des douanes à cran.

- En toute circonstance, il faut s’attendre à ne plus revoir tout ce sur quoi on n’a pas une vue directe. On m’a déjà perdu des bagage, mais jamais bien longtemps.
Se séparer de ses affaires n’est pas évident quand cela arrive soudainement, mais s’y préparer est plus réconfortant car on évite de transporter des objets ayant une valeur sentimentale.

- Le peuple québécois est vraiment courtois, accueillant et amical. J’ai passé un bon moment avec Argoth et j’ai été bien accompagné dans mon odyssée. Je te remercie pour cette IRL et espère qu'il y en aura bien d'autres !

Rhaaa, chanceux va ^^

C'est pas un Français qui nous aurait préparé des coups tordus comme ça avant d'arriver chez lui !

Sacré Argoth, il n'en manque pas une, utiliser les bugs de la Lufthansa !

Toute cette aventure n'aurait été possible sans Air Canada, qui a gracieusement perdu deux bagages, annulé un vol de correspondance, endommagé mon laptop pendant le voyage et débouté aujourd'hui ma demande de dédommagement pour les frais engendrés.

quelle chance tu as eu de vivre une telle aventure ! et bravo au GO argoth !
en tous cas c'est quand même mieux que dyneyland paris

Une de mes relation a été prise dans le coup d'état avorté en Turquie, trois jours sans avion avec son seul bagage à main. Hôtels proche de l'aéroport bondés ...

Je pensais justement ouvrir justement un fil sur un bagage à main et EDC adapté aux aéroports = sans couteau ni feu .

Mieux vos tard que jamais, je passe donc dans le coin.

Se fut un plaisir partager Tarsonis, si si je t'assure.   Lorsque tu reviendras.... heu si tu reviens un jours au vu de l'aventure   On tacheras de trouver plus de temps.

Avise moi si il te refond le coup, je te dépannerais financièrement (attends de voir le taux d'intérêt et de change que je vais te charger mouhahahahahah)

Au plaisir de te revoir et qui sais peut être à croiser d'autre français en territoire canadien.

C'est très instructif ! Merci d'avoir pris le temps de raconter.

Quand tu as remonté la file pour aller faire la déclaration au service bagage, tu as été autorisé à garder ton passeport et ton téléphone portable. N'auraient-ils pas autorisé aussi une carte bancaire ? C'est un bout de plastique bien connu et bien innocent, et s'ils voyaient l'intérêt pour toi de garder un téléphone portable, ils auraient sûrement compris aussi l'intérêt de garder un moyen de paiement.

Dans le monde moderne, avoir de quoi payer s'avère souvent le plus indispensable des EDC.

Et ben !!! que d aventures pour se faire payer une bière par Argoth !!!
J'ai jamais pris l'avion et là on vient de m'annoncer que je ne devrais jamais en prendre , c'est dommage , c'est toujours intéressant ces histoire d'avions !!

Il te reste toujours le bateau ptit breton

un petit voyage en conteneur XD.....

tarsonis a écrit:Toute cette aventure n'aurait été possible sans Air Canada, qui a gracieusement perdu deux bagages, annulé un vol de correspondance, endommagé mon laptop pendant le voyage et débouté aujourd'hui ma demande de dédommagement pour les frais engendrés.

Ça c'est un optimisme en béton armé, ou je n'y connais rien.


Merci pour ce récit, très instructif. Si je devais reprendre l'avion, je m'équiperais différemment, maintenant. Une veste pleine de poches en tant qu'EDC, et un sac de cabine type mini-BOB travel.

Oh oui ! Organisons l'Oldutransatlantique à la voile ! Débarquons dans ces vastes Terres de l'Ouest, et partons à la chasse à l'Argoth ! (désolée, j'ai probablement un petit 38,5 de fièvre... mais pas moyen de remettre la main sur un thermomètre...)

gaffe, a en croire son avatar, argoth a une GROOOOOOOSSE tronconniere pour se defendre! va falloir prevoir un filet à mailles renforcées XD

Mais non !!! Argoth il est civilisé !!! ( hein tu es civilisé dis nous ??? ) donc il nous attendra avec une bière à la main

Salut à tous !

hildegarde a écrit:quelle chance tu as eu de vivre une telle aventure ! et bravo au GO argoth !
en tous cas c'est quand même mieux que dyneyland paris

Philippe-du-75013 a écrit:
Je pensais justement ouvrir justement un fil sur un bagage à main et EDC adapté aux aéroports = sans couteau ni feu .

J'en avais parlé de temps à autre, mais cela n'a jamais pris la forme d'un topic à part entière. J'envisage donc d'en amorcer un d'ici peu, un truc du genre "un EDC pour traverser les contrôles" ?

Les problématiques posées par les transports et les check points m'ont poussé à parcourir le monde avec des kits ad hoc.
En effet, on est limité par la quantité mais aussi la qualité des item. Comme évoqué, tout ce qui est coupant ou fait du feu est assez difficile à emmener.
Pour l'anecdote, quand je prends un vol depuis Bâle, il y a toujours une dizaine de couteaux suisse abandonnés juste avant le contrôle, signe que cela sort de la tête de pas mal de monde puisqu'ils devraient passer en soute.

Mais ce n'est pas tout, j'ai été dans une galère noire en transit en Chine avec une simple powerbank de 2500mAh.
Concernant les médocs, certains pays du monde sont relativement casse pieds (ex : GEORGIE. Deux Françaises arrêtées pour du Dafalgan codéiné).
Des choses faciles à identifier pour tout le monde évite que l'on s'attarde trop sur vos affaires. J'ai un microscope de poche, c'est dingue le nombre de fois où j'ai dû m'expliquer en détails sur ce que c'était.

Par ailleurs, la meilleure posture à adopter est le grey man, profil bas, mais à ceci près que ça passe rudement mieux quand on est un minimum soigné. Difficile de paraître frais après un vol de 20h en plein décalage horaire, mais avec un kit minimaliste on sauve les meubles (rasoir, savon, peigne, brosse à dents).

argoth a écrit:Lorsque tu reviendras.... heu si tu reviens un jours au vu de l'aventure   On tacheras de trouver plus de temps.

Aucun souci, il y a un risque que je transite encore par Québec d'ici peu

Avise moi si il te refond le coup, je te dépannerais financièrement (attends de voir le taux d'intérêt et de change que je vais te charger mouhahahahahah)

Tu me dépanneras en pièce d'or, et je te rendrai des euros  

Barnabé a écrit:
Quand tu as remonté la file pour aller faire la déclaration au service bagage, tu as été autorisé à garder ton passeport et ton téléphone portable. N'auraient-ils pas autorisé aussi une carte bancaire ? C'est un bout de plastique bien connu et bien innocent, et s'ils voyaient l'intérêt pour toi de garder un téléphone portable, ils auraient sûrement compris aussi l'intérêt de garder un moyen de paiement.

Rétrospectivement, c'est ma plus grosse erreur. Sur le coup, entre le retour vers le service bagage et le départ quasi imminent pour Québec, j'ai tout vidé dans mon sac à dos....c'est par habitude de passer les points de contrôle des aéroports, le moindre bidule faisant biper les détecteurs.
Mes CB sont dans un boitier en métal : mesure de paranoïaque fini car elles sont toutes pourvues d'une puce NFC.
Par ailleurs, je suis abonné aux contrôles "aléatoires", et au test du spectromètre...donc je préfère traverser avec le passeport uniquement pour raccourcir cette étape... mais une seule carte m'aurait bien dépanné et je suis sûr qu'ils n'auraient pas bronché.

Lisica a écrit:
Ça c'est un optimisme en béton armé, ou je n'y connais rien.
Merci pour ce récit, très instructif. Si je devais reprendre l'avion, je m'équiperais différemment, maintenant. Une veste pleine de poches en tant qu'EDC, et un sac de cabine type mini-BOB travel.

On m'a déjà reproché d'être un éternel optimiste qui a un peu trop foi en l'humain.
Bonne idée pour la veste. Il ne faut juste pas oublier de retirer le superflu. Je me suis fait arrêter une fois avec un condensateur de micro ondes oublié dans l'une des poches.

Pour info, cela ressemble à ça :

Pour la cb, j'avais vu passer l'astuce de glisser un billet (20, 50 €...) et/ou la carte bancaire sous la coque arrière du smartphone ; parce que maintenant, plus personne de se sépare de ce truc.  Bon, reste à gérer l'épaisseur et la taille. Mais c'est une idée ?...


Quant aux vestes-multipoches-recyclées-EDC, je viens d'en voir une pas mal, tiens, chez Ducatillon.
C'est sûr qu'ils vont vouloir y mettre leur nez. Enfin, s'il n'y a rien de compromettant dedans...

J'ai une ceinture cache-billets typée pour pantalon habillé, je vais en acheter bientôt une qui aille avec un jean ou pantalon sport, un modèle  en toile épaisse beige.  Je vais aussi prendre un petit sac tour de cou ou de taille (votre avis?). En 2017 j'envisage un séjour en Turquie (je parle un peu turc*), une petite croisière en bateau local appelé gulet en juin ou septembre. Ce séjour en lui-même ne pose pas de problème autre que la vie sur un bateau à voile (je connais merci)  mais le pays étant agité on peut se préparer (et l'olduvien se prépare ... ) à un séjour de 2 ou 3 jours dans un aéroport en cas de coup d'état, d'attentat, de tremblement de terre, etc ... 

*A l'aise avec l'épicier (bakkal) ou au restaurant (lokanta) mais je ne lis pas la presse ni ne comprends la radio ou télé loin s'en faut.